« Broyé du Poitou » ou le Biscuit de mon enfance


« L’enfance est un secret, un coffre aux trésors dont nous gardons pour toujours la clé, un rêve à rêver pour toujours, une histoire qui recommence à chaque instant, l’enfance est tous ces enfants à venir, des millions d’enfants et autant de souvenirs. L’enfance est ce tout petit supplément d’âme, cette petite flamme que l’on garde en soi pour réchauffer son âme. »
Jean-Pierre Guéno


Qu’il est bon de se remémorer ces doux moments passés, ces retrouvailles en famille, le temps des vacances d’été.

Les 400 coups entre cousins, grimpant aux arbres, chahutant et dévalant les plaines, à en perdre haleine.

Entre escalade et aventures, combien de couches de peau s’en sont retrouvées éraflées ?

Ô Balandière ! Balandière de Linazay.
LA destination de chacun de ces étés d’enfance.

Au revoir la vie parisienne et ses géants de béton…place à la « liberté ».

Libre de pouvoir gambader, de faire les fous dans la nature et de pouvoir enfin respirer à poumons déployés.

Dès les prémices du jour, le chant du coq en écho, les deux compères à peine éveillés, s’en allaient crapahuter dans le verger.


Bataille d’épées faites de branches, escalade sur le mûr du poulailler, courses efreinées dans le champ de blé, test culinaire improvisé entre noisetier et les arbres fruitiers, etc.

Genoux écorchés, cheveux décoiffés, vêtements maculés, … les doux souvenirs se construisaient entre les bêtises avec le cousin et l’apprentissage aux côtés de ce grand homme qui répondait au doux nom de « papy ».

De sa taille élancée, ses grands yeux et son beau sourire, il n’avait de cesse de partager son savoir, de la manière de s’occuper de chaque animaux à comment cultiver bien des fruits et légumes.


Lui, ce grand homme qui éblouissait tout alentour par sa présence, un homme de prestance, au grand coeur et aux qualités innombrables qui ne font qu’assombrir les années qui continuent de défiler en son absence.

Envahie par la nostalgie de ces doux souvenirs, il n’est meilleure occasion que la Bataille Food du jour, pour mettre à l’honneur un de mes modèles qui nous a quitté depuis quelques années avec ce biscuit que l’on grignotait à ses côtés.


Le « Broyé du Poitou » (également appelé « Broyé Poitevin » est un gâteau plat composé de farine, de sucre, de beurre et d’œufs.

Ayant pour particularité de devoir être cassé avant d’être dégusté (et non pas coupé, attention !), ce biscuit se décline de bien des manières, selon les familles et les régions, que ce soit en forme familiale ou individuelle mais toujours avec 1 à 2 cm d’épaisseur ce qui lui donne encore plus de gourmandise avec un bon café.


"Broyé du Poitou" ou le Biscuit de mon enfance

Me rappelant indubitablement mon arrière grand-mère, qui servait aux adultes un bon café avec le broyé tandis qu’avec Jo nous avions une délicieuse limonade, ce broyé est parfait pour vous partager quelques souvenirs qui vous attendent en fin d’article.


Ingrédients (8 personnes) :
– 500 g de farine,
– 250 g de beurre salé,
– 250 g de sucre,
– 2 sachets de sucre vanillé,
– 2 œufs.

=> pour la dorure :
– 1 jaune d’œuf,
– 2 cuillères-à-soupe d’eau.

Préparation :
1. Dans la cuve de votre robot, fouettez les œufs entiers et les sucres soit jusqu’a ce que le mélange blanchisse et double de volume. Retirez le fouet et passez au crochet puis, incorporez le beurre préalablement détaillé en morceaux.

Préparation du Broyé du Poitou

2. Incorporez en 3 fois la farine puis, débarrassez sur votre plan de travail et travaillez la pâte à la main soit jusqu’à l’obtention d’une belle boule lisse. Filmez-la puis réservez au frais 30 minutes à 1h.

Préparation du Broyé du Poitou

3. Préchauffez votre four à 180°C

4. Abaissez la pâte sur un plan de travail fleuré puis, formez une galette bien ronde, de 1 à 2 cm d’épaisseur. À l’aide d’une fourchette, dessinez un quadrillage puis, badigeonnez du mélange de jaune d’œuf et eau.

5. Enfournez 25 minutes environ, selon les fours, soit jusqu’à ce que la galette soit parfaitement dorée.

6. Débarrassez sur une grille et laissez complètement refroidir.


ATTENTION !
Le Broyé du Poitou ne se coupe pas, il se casse d’un coup de poing en son centre.

Votre café en main, votre broyé prêt à être dévoré, laissez moi vous présenter Balandière là où tous mes plus beaux souvenirs sont restés.

Balandière

Voici la maison où j’ai passé chaque été de mon enfance, où j’ai pris tant de plaisir à passer du temps avec mes grands-parents aussi exceptionnels qu’ils étaient différents. Elle, abrupt et tellement rigolote, surtout au volant, une vraie fusée. Et lui, calme et si attachant.


Ce banc, il aimait s’y reposer ! Je me revois encore, assise à ses côtés entrain de discuter de tout et de rien quand soudain, le klaxon du camion-boulanger se faisait entendre. Tout était réglé comme du papier à musique, pendant qu’il commandait le « pain d’deux » je m’empressais de rentrer par la véranda pour récupérer son « boursicot » dans le placard de la cuisine-salle à manger.

Et devinez qui avait toujours le droit à un malabar à la menthe ?

La veranda ! Ici, on y trouvait toujours ma mère avec ses mots fléchés et c’est ici aussi que je devais faire 2 pages de « cahier de vacances » arg ! Pour la petite anecdote, une année ma mère a oublié de retirer les réponses du livre je dois dire que mes devoirs étaient exceptionnellement rapides pour le coup…..ce qui lui a d’ailleurs mis la puce à l’oreille. Oup’s !

Tiens, c’est d’ailleurs sur le côté gauche de la véranda que se cachait la clef, dans une boite de conserve accrochée par un fil en fer.


De l’autre côté se trouvait la salle de bain avec un immense couloir sombre et pas très rassurant quand on est enfant. Je me souviens le nombre de fois que je l’ai passé en courant puisqu’il fallait toujours refermer la porte pour garder la chaleur dans la salle. Au bout de ce dernier, il y avait une chambre anciennement d’ami(e)s qui servait désormais de garde-manger où le pain était posé et au bout le cagibi qui renfermait un immense congélateur dans lequel il y avait toujours de délicieuses glaces. Je me souviens encore le goût des glaces de ma grand-mère, elles étaient aussi délicieuses qu’il était agréable de les préparer à ses côtés. Souvenez-vous, je vous en avais parlé dans le post :

« Glace de mon enfance ».

Ce chemin faisait face à la véranda. Sur la droite se trouvait le hangar où étaient les clapiers à lapins, le poulailler, les enclos à cochons et toutes les voitures et tracteur. On s’amusait même à jouer aux marchands en emballant des tas de terre et de brindilles dans de vieux journaux conservés dans de gros sacs à grains. C’est là-bas que la table était dressée chaque mois d’août pour nous accueillir tous le temps d’un repas qui se prolongeait jusque tard le soir. Nous étions minimum 20 à chaque fois. Et là, si vous regardez bien en face, vous distinguerez l’entrée d’un autre hangar à porte coulissante, où se trouvait l’atelier de mon grand-père qui donnait sur le jardin en passant par une grosse porte très lourde. Ah oui, à gauche de la photo, il y avait des figuiers et un mur mitoyen avec le garage des Hollandais. Une toute petite ouverture y était clôturée par une sorte de planche. Je me souviendrai toujours de Jo qui y avait donné un coup de pied, s’imaginant être dans « 21 Jump Street » !

Ce jour là il a couru bien plus vite qu’Usain Bolt quand il a vu mon grand-père accourir en entendant le bruit du verre cassé.


Et si je n’avais qu’un souvenir à raconter de mon grand-père, un grâce auquel je ne peux m’empêcher de rire ce serait surement celui-ci :
Nous revenions du marché de Civray où mon père nous avait donné quelques pièces pour nous acheter un jouet chacun. Jo avait prit un pistolet à pétards et moi à fléchette. Caché derrière le saule pleureur, Jo s’amusait à pétarader à mesure que mon grand-père passait sur le chemin (celui de la dernière photo) C’était assez drôle d’entendre mon grand-père rouspéter en patois :
« Olé qu’tu va t’prendre mon pied au cul, f’bien gaffe o va chier. »
Sont-ce les rires étouffés par nos mains ou simplement que mon grand-père était beaucoup plus rusé que nous, toute chose est-il il a bondit comme un diable hors de sa boite poussant Jo a prendre ses jambes à son cou. Mais cette anecdote ne s’arrête pas là car mon grand-père s’est emparé de mon pistolet, manque de bol il n’était pas à pétards alors une fois qu’il l’a compris il s’est mis à hurler « Pam ! Pam ! Pam ! » tout en courant derrière Jo qui jouait les gazelles.

Trêve de bavardage, je dédie donc cette recette à ISCA la marraine de la Bataille Food #92 « la cuisine rétro » le jeu créé par Jenna du « Bistro de Jenna » et administré par Hélène de « Keskonmangemaman ? »

Sans plus attendre, découvrez et redécouvrez la liste des participant(e)s :

=> les blogueuses :
1) Viviane, Quoi qu’on mange ? 
2) Michelle D, Plaisirs de la maison
3) Martine, Kilomètre-0
4) Catalina, le blog de Cata
5) Mauricette, Momo Délices
6) Hélène, Keskonmangemaman ?
7) Samar, Mes inspirations culinaires
8) Marion, Chez la marmotte
9) Zika, Cuisine bônoise de Zika
10) Annyvonne, Les délices de Thithoad 
11) Chantal, Un grain de sable ou de sel
12) Emilie, La vie en République Dominicaine
13) Michèle, Croquant, fondant, gourmand
14) Natly, La cuisine pour voozenoo
15) Muriel, Petites marmites & Compagnie
16) Mamie Caillou,  La cuisine de Mamie Caillou
17)  Vanessa , La popote de petite bonhium
18) Christelle, La cuisine de Poupoule
19) Martine, L’atelier de Corvette
20) Sofia, Plume & Prose
21) Béatrice, Les petits plats de Béa
22) Liliane, La cuisine de Lilly
23) Fabienne , le blog de Kekeli
24) Isabelle, Une petite faim
25) Brigitte, Les filles à table ! 
26) Sophie, La tendresse en cuisine 
27) Lina, Chaud Papate
28) ISCA, La cuisine d’ici et d’ISCA

=> les non-blogueuses :
1) Barbara
2) Mariette aux fourneaux
3) Ysende

32 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Gut dit :

    Oh ! So ! Comme il est doux de lire ce billet ! On voit que tu as passé de bien belles vacances chez tes grands parents. Je n’ai pas eu cette chance car je ne m’entendais pas avec ma grand mère (par contre j’adorais mon vieux pépé).
    Ton broyé est magnifique. J’adore ce gâteau mais je pense que le tien a le petit plus qu’aucun des pâtissiers ne pourra jamais apporter : l’amour que tu y as mis ! J’ai bien fait de revenir aujourd’hui moi. Merci Sofia !

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    1. Plume & Prose dit :

      Mille merci ma douce Gut !
      Ton retour me fait terminer ma journée en beauté.

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  2. Emmanuelle dit :

    C’est tellement important d’avoir de doux souvenirs, bonne soirée

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  3. Catalina dit :

    une belle recette et un superbe article souvenir de ton enfance, j’ai ri de vos aventures trop marrant
    bisous et merci

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    1. Plume & Prose dit :

      Mille merci Catalina d’avoir pris le temps de la lecture, j’admets que pour le coup j’en ai mis un paté lol

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  4. ISCA dit :

    Mille mercis pour tous les souvenirs des étés chaleureux de ton enfance avec ton grand-père, c’est très touchant (quant aux devoirs de vacances … tu as bien raison ! ) Le broyé du Poitou, c’est tout simplement excellent, le gâteau idéal pour les goûters avec cette saveur beurrée, hummm. Merci pour cette participation particulièrement dans le thème…

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    1. Plume & Prose dit :

      Merci à toi pour ce choix vraiment sublime qui m’a permise de me remémorer de sublimes moments.

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  5. martinepineau dit :

    J’ai découvert ce broyé avec une copine originaire de Poitiers, c’est super bon 😉 Merci

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  6. Zika dit :

    Salem, bonsoir ma So.
    Je défile ton récit et je me régale de tant de merveilles et d’anecdotes, finalement l’enfance et la vie passée auprès de nos grands mères restent gravées à jamais dans notre mémoire, je confirme que ce broyé est wawww , un de ces gâteaux conviviaux que j’aime le plus, merci pour ta sollicitude, aujourd’hui j’ai été vaccinée après une longue hésitation, nos plages sont fermées depuis une semaine, demain on sera reconfiné , la nouvelle souche fait des dégâts, il faut dire, que les gens ne se sont pas privés de fêtes et de sorties, je suis cloîtrée depuis des lustres et ne sors que pour extrême nécessité mais tous mes enfants sont medecins et je me fais un sang d’encre, espérons que cela s’arrangera au plus vite…

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    1. Plume & Prose dit :

      و عليكم السلام و رحمة الله و بركاته
      Oh Zika, j’aurai préféré lire de meilleures nouvelles, vraiment.
      Vivement que tout rentre dans l’ordre.
      Qu’al-Qayyoum préserve tes enfants rt vous facilite dans cette épreuve.

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  7. kekeli dit :

    J’ai pris beaucoup de plaisir à lire les anecdotes sur tes grands parents !
    Je te souhaite une bonne journée. Bisous

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    1. Plume & Prose dit :

      Merci mille fois d’avoir pris le temps de la lecture.

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  8. Merci pour ce délicieux gâteau et surtout pour le partage de ces merveilleux souvenirs!

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    1. Plume & Prose dit :

      Mille merci à toi de prendre le temps de passer par ici

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  9. quoiquonmange dit :

    En te lisant, sont remontés des souvenirs… mais bien sûr tu t’en doutes ! Merciiii de nous avoir partagé ces doux moments !
    Dis donc tu as été bercée au broyé du poitou et au gâteau breton, pas étonnant que tu sois si gourmande. Et ne me dis pas que tu n’apprécies pas le beurre salé, je ne te croirai pas hihi !!!
    Belle journée Sofia. Bizh. Viviane

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    1. Plume & Prose dit :

      Ah je ne manges « que » du beurre salé.
      Le matin sur les tartines c’est du beurre salé ou rien (au grand dam de mister qui ne voit que par le beurre doux, beurk)

      Aimé par 2 personnes

      1. quoiquonmange dit :

        Chez moi aussi que du beurre salé… et avec des cristaux, parfait sous la couche de confiture au p’tit déj. ahahaha !!!
        J’ai « amené » l’Homme a préféré le beurre salé (j’me demande si il a eu le choix d’ailleurs) mais sous la confiture, il n’admet toujours pas !!!

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        1. Plume & Prose dit :

          Ah mais attend, mister aussi !
          Il ne mangeait que du doux, beurk !
          Je l’ai converti de force au beurre salé lolllll mais le matin sur les tartines il a du mal pfff

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  10. Oh là là ! Comme il est beau ton broyé du Poitou ! Bravo !
    Bonne journée, bises.

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  11. Sophie dit :

    J’adore cette recette, merci ma Sofia, tout à fait le type de recettes que j’aimerai encore pouvoir faire. Elle est magnifique !

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  12. Que de beaux souvenirs !
    Merci Sofia pour ton délicieux gâteau et l’émotion partagée avec nous.
    Heu beurre salé pour moi aussi..😘😀

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  13. Natly dit :

    Pour l’avoir fais il y a quelques temps et publié, je connais ce broyé et je peux dire qu’on a beaucoup aimé.
    C’est super tous ces doux souvenirs 🙂
    Des bisous

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    1. Plume & Prose dit :

      Tous ces biscuits d’antan, c’est toujours un délice.

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  14. Liliane dit :

    Une très belle découverte pour moi, non seulement ce broyé du Poitou dont je cherchais une recette authentique depuis un moment, mais toute la poésie et souvenirs qui accompagnent cette recette. Merci pour cet agréable moment.
    Bises

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  15. Ce biscuit est tellement bon! je n’arrive pas à voir tes derniers articles sur ton blog, on tombe que sur des anciens en première page…

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    1. Plume & Prose dit :

      Oh ! Qu’est-ce que c’est que ce délire.

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